Au coin, d’une flambée de chêne crépitante
Deux petit vieux, assis sur leur chaise branlante
Laisse passer le temps, qui file lentement,
Il aura raison d’eux, inexorablement.
Elle les mains usées, tricote en tremblant,
Pendant que lui, relit son journal en fumant,
Il parcourt la page des avis de décès
Pour découvrir tous ceux qui les ont précédés.
La pendule dans le salon fait son tic, tac
En s’arrêtant le jour venu, c’est comme un pacte,
Chez eux, on hume l’ancien et la bergamote
En tisanes, avec la gnole en antidote.
Ils parlent encore, des histoires d’antan,
Quand venaient les voir, enfants et petits-enfants,
Maintenant, seul vient les hanter la solitude
Qui ne casse même pas, leur morne habitude.
Ces deux être chenus, saisis par la tremblote
Seront peut-être vous un jour, à qui la faute ?
C’est notre destin à tous, de devenir ombre
Passant de la jeune lumière au vieux sombre.
W.L.
25/08/2016